samedi 5 novembre 2011

Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine

Après toute une série de films pas vraiment drôles et pour égayer ce mois de novembre tristounet, j'ai décidé de me remonter le moral en allant voir des comédies.
Le choix est vraiment difficile. Si l'on regarde le menu des comédies proposées, elles ne brillent pas par leur originalité. L'idée vieille comme le cinéma muet est de faire se rencontrer deux personnes qui n'ont rien en commun. Ce bon vieux ressort de la comédie, a déjà donné beaucoup de très bons films. Le genre n'est pas forcément facile à renouveler et, par là même, pas vraiment incitatif pour se ruer au cinéma, même avec des stars en tête d'affiche. Mon premier choix s'est porté sur "Mon pire cauchemar" d'Anne Fontaine, alléché par le mariage de la carpe et du lapin, c'est à dire Isabelle Huppert et Benoit Poelvoorde.
L'histoire de la rencontre d'un gros beauf belge, chômeur, ivrogne, amateur de femmes bien en chair et forcément vulgaires (bonjour les clichés!) et d'une grande bourgeoise fluette, directrice de la Fondation Cartier, psycho-frigide et ne buvant que de l'eau ne brille pas par son originalité. Quand je vous aurai dit qu'à la fin ils ... Ah bon, vous aviez déjà deviné?!?
Ben,  c'est le problème de ce film. Anne Fontaine, également scénariste, n'est pas Francis Veber et encore moins Lubitsch. Nous suivons son film, pas désagréable et assez bien rythmé, avec un ennui distingué.
On a le temps d'admirer les costumes impeccables que portent Isabelle Huppert avec chic. On voit bien que, malgré l'âge, elle n'est nullement concernée par les problèmes de ballonnement et qu'elle doit faire l'économie de gélules pour ventre plat. On se dit que les contrats de l'actrice exigent du scénario que le personnage qu'elle interprète, exécute à l'écran quelque chose d'inédit. Donc, ici, sachez qu'Isabelle Huppert a rajouté à sa longue liste d'exploits, une séance sensuelle de lap-dance et la traversée d'un salon en brouette (l'exercice de gym consistant à marcher avec ses mains et le partenaire tenant les pieds).
A un moment, elle vomit de la bière mais je ne suis pas vraiment sûr que ce soit vraiment une première pour elle. Sinon, elle est vraiment impeccable dans son rôle et arrive même à faire oublier sa prestation similaire des "soeurs fâchées".
Benoit Poelvoorde, avec talent, emplit l'écran de sa gouaille, même si celle-ci a quand même un air de déjà vu (et revu). Les quelques répliques vachardes concoctées par les scénaristes nous arrachent des sourires. Lorsque le film tourne au romantisme, rapprochant ses deux êtres que tout oppose par des artifices de scénario gros comme des cordes à noeuds, l'acteur arrive malgré tout à nous faire croire, un instant, que cet amour est possible grâce à un jeu tout en finesse digne des plus grands.
Deux seconds rôles de luxe, interprétés par André Dussolier (pour la première fois à l'écran avec Isabelle Huppert) et Virginie Efira, concentrés de clichetons, n'apportent rien de plus au film.
Vous l'aurez compris, vous avez affaire à une comédie trop calibrée pour être originale malgré la présence d'acteurs irréprochables. Un film sans surprise, parfait pour intégrer la case "film du dimanche soir" à la télévision.

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