dimanche 2 octobre 2016

Gai-Luron sent que tout lui échappe de Pixel Vengeur et Fabcaro

 

Lecteur de feu Vaillant, futur Pif gadget, ce qui du coup ne me rajeunit pas, Gai-Luron a de toute évidence bercé ma jeunesse. Et bien que son évolution quelques décennies plus tard en "Gai-Luron en slip'" ne m'ait un pas totalement convaincu, sans doute par la sexualisation soudaine d'un souvenir d'enfance, c'est quand même avec plaisir et curiosité que je me suis jeté sur ce retour en librairie.
Niveau dessin, rien à redire, Pixel vengeur fait un bon boulot, très ressemblant, avec une touche presque imperceptible de modernisation du trait bienvenue. Nous vivons au 21e siècle et c'est tout à fait de bon aloi. On notera toutefois, que le passage à des pages de neuf cases aèrent sans doute le récit mais lui enlève l'aspect foisonnant de l'oeuvre primaire qui, elle, jouaient avec douze. Ce qui a changé par contre, c'est la narration. D'histoires délirantes sur deux pages, nous passons à une multitude de formats, allant du comics en trois cases à la double page, essayant d'allier tout à la fois un thème narratif unique et un délire constant. Draguer très maladroitement Belle-Lurette, aidé par l'ineffable Jujube, devient le running gag de l'album, avec ce nombreuses incursions dans un absurde inventif mais sans doute un poil trop sage, comme si les auteurs étaient encore un peu coincés face au maître Gotlib ( le créateur de la série pour ceux qui ne suivraient pas ). Sans doute parce que l'époque est moins patiente, le texte est moins important, Ce qu'on perd en dialogues truffés de jeux de mots, on le regagne en dynamisme.
Mais je ne bouderai pas mon plaisir, ce retour est sacrément plaisant, drôle et amusant. Les deux auteurs de cette renaissance sont talentueux et cela se voit. J'attends donc avec impatience la suite, mais je lève mon doigt pour interpeller les concepteurs : Retrouvera-t-on Jean-Pierre Liègeois, l'inénarrable lecteur poseur de questions saugrenues? Cinquante après, j'en garde encore le souvenir amusé .... Sans doute correspond-il plus comme personnage au rythme de parution hebdomadaire de l'époque qu'à la réalisation d'albums aux sorties aléatoires...





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