jeudi 12 janvier 2017

Voyage à Film City de Melvil Poupaud



Film City, se situe à Pékin et ressemble à un de ces studios de cinéma américains mais en version chinoise, c'est à dire aussi gigantesque que peut l'être son public présumé et à l'esprit plus autoritaire que libéral. Chance pour l'acteur Melvil Poupaud, son ami Charles de Meaux avec qui il avait déjà tourné, le veut à tout prix dans sa future œuvre, plus chinoise que française, que depuis des mois il s'acharne à produire  à Film City. Notre acteur français va se trouver plonger au cœur des aléas d'une production bancale, dans un pays où les traditions, autant cinématographiques qu'humaines, restent hors normes. Sentant que ce tournage sera une expérience assez unique, Melvil décide de consigner ses impressions dans une sorte de carnet de tournage, mélange de notations écrites et de photos. 
Quand on s'intéresse au cinéma, il est toujours agréable de se plonger dans un journal de tournage, une impression de soulever un pan du rideau de l'envers du décor doublé du sentiment d'approcher de plus près la vedette qui tient le stylo s'empare du lecteur. Sans jamais tomber dans un étalement vaniteux ni narcissique, Melvil Poupaud, nous plonge en plein cœur de ce projet aussi fragile que somptueux. Seul acteur français au milieu d'une pléiade d'acteurs chinois dont la star locale ( mais dont l'aura n'est pas encore parvenu jusqu'à nous) Fan Bingbing ( ça ne s'invente pas, ça fait onomatopée mais même traduit cela donne  malade/malade...ce qui n'est pas mieux ). Des difficultés de monter une production avec les chinois quand on est français, à l'absolue plasticité de l'acteur ayant appris ses répliques phonétiquement qu'il balance avec conviction face à des acteurs locaux dont il ne comprend un traître mot, le tournage s'avère aussi tourmenté que particulier. Même s'il ne consigne aucune impression vraiment personnelle et même si son journal n'est pas tenu de façon régulière, un certain charme opère. Les photos en noir et blanc contenues dans le livre éclairent le propos et véhiculent aussi bien que le texte, ce léger sentiment de solitude que peut éprouver l'acteur, isolé dans un pays à l'hospitalité distante. On pourra regretter cependant la brièveté de ce reportage ( plus qu'un vrai journal) que j'aurai souhaité plus fourmillant de détails. 
Reste que cette publication servira peut être à la sortie de "The lady in the portrait", titre du film, qui, jusqu'à présent n'a pas encore trouvé les chemins de nos écrans. 

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