mardi 26 décembre 2017

Le cœur à l'aiguille de Claire Gondor


" Le coeur à l'aiguille" ne permet aucun résumé sinon, si par hasard vous venez à lire ce premier roman, son intérêt en serait sans doute altéré du coup, évitez la quatrième de couverture trop explicite !). Donc, un numéro d'équilibriste m'attend, dire mes impressions en divulguant le moins possible... marcher sur un fil donc...
Je ne divulguerai pas grand mystère en révélant que l'héroïne, chez elle, seule, coud une robe,.... le titre l'évoque un peu. Cette activité, surtout dévolue en ce moment à d'infantiles mains asiatiques ou à quelques fashionistas tendance bobo, dans les premières pages, donne à la couturière du roman un air de vieille fille  délaissée qui continuait à faire revivre un amour passé d'une façon un peu particulière. Peut être n'ai-je pas été très attentif durant le premier chapitre mais c'est l'impression que j'ai retirée de cette écriture à la fois précise, poétique et un peu précieuse. Et puis, petit à petit, le tableau va se préciser, la femme vieillissante est bien plus jeune, perchée sur des stilettos, de plus en plus éloignée de l'image que j'en ai eue au départ...
Durant la première partie, l'auteur joue un peu avec nous. Elle dévoile petit à petit son intrigue à mesure que ce personnage principal se précise, s'ingéniant à déjouer des images que l'on s'était fabriqué ( bêtement sans doute, perchée sur des talons fins de 12cm, je l'avais imaginé un peu grande et mince.... alors qu'elle est petite et grosse). Tout fonctionne un peu ainsi, même l'histoire d'amour évoquée apparaît un peu idéalisée par l'héroïne, seuls quelques éléments glissaient ici ou là au milieu de cette dentelle romantique, nous amènent fortement à y penser. Mon intérêt fut maintenu par ce soupçon de causticité planqué au milieu de toute cette description pleine de joliesses et de sensibilité. 
Puis, le récit a pris pour moi une voie plus convenue ( mais mes impressions étaient peut être sur une fausse piste). La dernière partie se laisse emporter par la pente sentimentale. Même si je persiste à croire que l'amour décrit se trouve enjolivé par les souvenirs, le roman emprunte bien le chemin du sentimentalisme, celui dans lequel l'héroïne, à juste titre, s'est enfermée.
Sous des airs doux et poétique, "le coeur à l'aiguille" laisse une belle impression d'ambiguïté et montre qu'un couple, c'est une alchimie toujours particulière que chacun vit selon ses désirs propres. Et quand le temps des souvenirs s'en mêle.... où est la vérité ? 
Le roman ne prend pas partie, préférant taquiner la part sensible et poétique de ses lectrices/lecteurs tout en se servant de l'aiguille pour piquer un peu, mais juste un peu, histoire de ne pas faire de l'ombre à cette histoire qui est, au fond, émouvante. 
Pas tout à fait la coupe qui me va, mais il est indéniable que le tombé peut apparaître flatteur.




2 commentaires:

  1. Quand j'ai su qu'il s'agissait d'un petit livre à la sauce piquante, je n'ai pu finalement résister à l'acheter...

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  2. Verdict:beaucoup d'intensité, de sensualité mais pas totalement transpercée.

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